Biennale de la Jeune Création à Houilles

Par Amélie Boulin4 octobre 2024In Articles, 2024

 

 

Formule conçue en 1997, la Biennale de la Jeune Création de Houilles s’offre un bain de jouvence et change quelques-unes de ses modalités à l’occasion de sa quinzième édition anniversaire. Elle est désormais ouverte aux artistes de moins de 35 ans, ainsi qu’à celles et ceux n’ayant pas suivi de cursus artistique.

Parmi les 366 candidatures reçues, huit ont été mises en lumière par un comité de sélection constitué de professionnels du monde de l’art : Maëla Bescond (directrice du Centre d’art Contemporain Passages), Raphaël Brunel (critique d’art, commissaire et éditeur), Louise Hervé (artiste), Daisy Lambert (chercheuse et commissaire indépendante), Ana Mendoza Aldana (critique d’art et commissaire indépendante), et Romain Noël (chercheur et poète).

Cette sélection privilégie un éclectisme revendiqué, tant en termes de sujets traités qu’en terme de dynamiques géographiques. Les artistes viennent, outre la capitale, de Marseille, Nantes ou encore Saint-Étienne, mettant fin à cette domination parisienne qui régit la plupart des événements situés en Île-de-France. Les pratiques transdisciplinaires des artistes sont mises à contribution par la commissaire de l’exposition, Marie Bechetoille. La porosité des médiums sert la porosité des lieux, qui permet la rencontre entre les espaces et entre les œuvres qui se frôlent et se conjuguent dans leurs bordures. L’entièreté du lieu a été mise à contribution, promettant quelques belles surprises dans la scénographie.

Qui dit Biennale dit prix. Un jury, distinct du comité de sélection, annoncera le lauréat de cette édition lors du vernissage, qui aura le privilège de bénéficier d’une exposition personnelle l’année suivante à la Graineterie.
Pour rappel, Hanna Kokolo et Morgane Baffier, lauréates 2023, avaient proposé deux solo shows en octobre dernier, respectivement Tatoo a Fama, une réécriture de l’Histoire à travers celle de son homonyme fictif, et La lettre X, jeu parodique qui détourne le système de la conférence et son autorité inhérente.

Cette année, les huit artistes questionnent le domestique comme écosystème habité (Matthias Odin), l’historique colonial (Fanny Souade Sow), la pratique créatrice comme espace d’autonarration (Eugénie Zély), le potentiel interactif des jeux vidéo (Elouan Le Bars), le renouveau d’une iconographie féministe à l’ère moyenâgeuse (Héloïse Farago), les motifs sociologiques du kitsch populaire (Johanna Cartier), la pratique du tissage entrelacée à celle des algorithmes (Diane Cescutti) ou encore les après d’une utopie post-industrielle (Georges Juliette Ayrault).

 

 

Info

Biennale de la Jeune Création
Du 21 septembre au 9 novembre 2024
La Graineterie – Centre d’Art de la Ville de Houilles
27 rue Gabriel Péri, Houilles