Marie Havel
Comme des idées mortes, des possibilités rejetées, des mots usés et évacués, ces boulettes de papiers annotées puis oubliées dans un coin semblent prendre racines. A l’aide de flocages de modélisme, déjà utilisés à de nombreuses reprises dans son travail, tant dans la réalisation de maquettes que de dessins, l’artiste transforme ses prémices de travail, rebus de recherches, notes, pour les faire devenir eux-mêmes sujets d’attention. Ces fragiles éléments échappent à la poubelle, se figent et s’enracinent, comme s’ils avaient continué à grandir, à évoluer dans l’oubli et le délaissement, grossissant et devenant plus présents par la végétation qui les épouse. Un autre vestige du quotidien, une idée que l’on croyait morte mais qui demeure et subsiste.
Née en 1990 à Soissons dans l’Aisne, Marie Havel vit et travaille à Montpellier depuis 2011. Diplômée en 2016 de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier, elle a été lauréate de la bourse jeune création Drawing Room 2016 de Montpellier puis du Premier Prix Ddessin à Paris en 2017. Son travail a été présenté lors de plusieurs salons et foires tels que Bienvenue Art Fair (2019), Luxembourg Art Week (2019, 2021), Art Paris Art Fair (2018) ou DDessin (2017, 2018). Elle a montré son travail lors d’expositions personnelles et collectives telles que « Le Bal des Survivances » au FRAC Occitanie Montpellier, « Recyclage / Surcyclage » à la Fondation Villa Datris de L’Isle-sur-la-Sorgue ou plus récemment pour « SOL ! » au MO.CO Panacée Montpellier. En 2020 elle a bénéficié du programme de résidence Fondation Daniel et Nina Carasso X Cité Internationale des Arts Paris et en 2021 ella a fait partie des lauréats du programme Drawing Factory.
A travers des techniques variées souvent au croisement de pratiques de modélisme et de dessin, Marie Havel questionne la ruine. De ses traces ingérées par le paysage et l’histoire collective. Jusqu’à l’environnement domestique le plus intime et les rituels de jeux, elle cherche à envisager la ruine comme possible mode de construction à part entière. Son travail procède ainsi de tensions, de points d’équilibre et de cycles entre construction et de(con)struction, entre découvertes et recouvrements, entre l’enfance et l’âge adulte.