L’artiste Helena Almeida est une des plus importantes figures de l’art conceptuel de la deuxième moitié du 20ème siècle au Portugal.
Le musée du Jeu de Paume, dans la continuité des expositions se référant aux nouvelles formes narratives autour du corps et du geste, présente la première rétrospective de cette artiste en France et montre les différentes phases de son travail depuis 1960 avec un ensemble de peintures, photographies, vidéos et dessins.
Après des études de peinture à l’université des Beaux-arts de Lisbonne, elle en explore ensuite les limites lorsqu’elle découvre le travail de Lucio Fontana, transformant dès lors concepts et expériences en images. Elle commence à pratiquer la photographie en noir et blanc dans une recherche portant sur la relation du corps à l’espace et marque la fin de l’utilisation du medium unique en associant image, dessin et peinture dans des compositions nouvelles.
« Ma peinture est mon corps et mon œuvre est mon corps» déclare-t-elle. Même si Helena Almeida se met en scène, vêtue de noir dans l’atelier de son père sculpteur, prenant des positions parfaitement chorégraphiées et photographiées par son mari, elle réfute que ces images soient considérées comme des autoportraits. Il s’agit pour elle d’un corps universel, corps qui est le sujet et le support de ses œuvres, permettant à chacun de s’identifier. Elle tente de répondre aux questions qui la hantent : de quelle matière sommes nous fait ? quelle est l’essence du geste ? quelles sont nos limites ? quel est notre rapport à l’espace, à l’univers ? Elle réalise des dessins préliminaires qu’elle conserve dans des carnets, une sorte « d’atlas de travail » où l’espace, le corps, le geste, le mouvement et la pensée font parties intégrantes du processus de création et lui permettent ensuite de choisir le moment déterminant de la prise photographique. L’artiste ne présente presque jamais son visage, mais des fragments de corps comme des bras, des mains, un ballet de pieds, ou encore des jambes enlacées… Ses images fixes ou animées sont puissantes bien qu’épurées, minimalistes et réalisées avec une grande économie de moyens, de gestes et de mots. Elles nous donnent à voir une œuvre forte, poétique et métaphorique d’une grande artiste encore trop méconnue en France.
INFOS:
Exposition coproduite par le Jeu de Paume, la Fundacao de Serralves – Museu de Arte Contemporanea, Porto, et Wiels, Centre d’art contemporain, Bruxelles. Un catalogue sera publié à l’occasion de l’exposition.
Jeu de Paume
1 place de la Concorde, Paris 8è
du 9 février au 22 mai