Pour sa nouvelle exposition monographique à Micro Onde, Nicolas Momein envisage le centre d’art comme studio de production, laboratoire expérimental. Le titre sème le trouble et incite à un cheminement sensoriel ente lumière et légèreté parmi ces productions récentes entre ready made, sculpture et artisanat. Une trilogie qu’il déplace ici et rejoue autour du design et de l’architecture du lieu. Ainsi un mobilier grandeur nature, fait d’excroissances et de concavités, invite le spectateur à s’y nicher ou s’y perdre selon son humeur, comme si ce paysage mutant révélait le bâtiment en négatif. La rue traversante complète la réflexion sur le matériau et son usage autour du métal et ses possibles mutations. Le savoir faire devient alors vecteur de projection et hypothèse de sculpture selon le protocole qu’il met en œuvre, opérant déplacements et assemblages improbables. De l’intelligence de la main aux frictions des textures, couleurs et échelles, le souvenir de la répétition opère.

Privilégiant une économie de travail collaborative fondée sur l’apprentissage et la transmission auprès de spécialistes, l’artiste ressuscite gestes oubliés et matériaux du quotidien à qui il insuffle une seconde vie, non sans malice et mélancolie.

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