Un voyage immobile

Par Dominique Chauchat28 septembre 2014In Articles, Expositions

 

On aime ces lieux qui portent leur passé sans nous accabler sous son poids.

Alain Berland, commissaire des expositions du Collège des Bernardins, nous y fait voyager dans le temps, dans notre temps, et, cette fois, dans l’espace, avec “Des hommes, des mondes”.

Au centre : le métissage. Métissage des cultures, des formes, des propos, des médiums. Notre temps n’est plus à découvrir les Magiciens de la terre, ils sont parmi nous !

Comme l’archéologue met au jour des strates de temps et de vie, le visiteur peut repérer, au fil des oeuvres, des strates culturelles.

Le mélange des genres consiste, par exemple, pour Stéphane Vigny, à ériger une colonne d’inspiration islamique faite de keffiehs parmi les colonnes cisterciennes de l’ancienne sacristie. L’artiste nous rappelle que, de Cordoue à Istanbul, ces deux architectures ont parfois accueilli des cultes des deux religions.

Le jeune Achrab Touloub, dont nous avons déjà eu l’occasion d’apprécier l’impertinence, présente deux miniatures d’inspiration persane/chinoise où la scène centrale est laissée en blanc, ouverte à toutes les images, à toutes les icônes.

Les poupées africaines de Pascale Marthine Tayou sont des fétiches chargés d’objets hétéroclites évoquant  tout un monde : l’enfance, les travaux féminins, les voyages (ou l’exil)… pour quelles cérémonies de notre temps ?

Dans une débauche de plumes, de coquillages, et autres éléments, naturels ou manufacturés, Rina Banerjee nous montre des objets étranges, hybrides, nature et cultures imbriquées.

Avec les autres artistes présents au Collège des Bernardins, ils nous proposent un beau voyage dans ce lieu chargé d’histoire.

 


INFOS:

Collège des Bernardins
18 rue de Poissy, Paris 5è
jusqu’au 15 juin