Eric Michel, dans la lumière
“Aussi la vérité est-elle une lumière intérieure et la lumière une vérité se déployant au-dehors.”
Le travail d’Eric Michel semble une mise en oeuvre de cette phrase du philosophe Marcile Ficin (XVè sc.), qu’il avait mise en exergue de son installation Quid sit lumen à Avallon en 2011.
D’emblée, les oeuvres d’Eric Michel nous plongent dans une méditation portée par nos sensations.
Dans la lignée de James Turrell, il sculpte espace, lumière, couleur, son, pour nous plonger dans des bulles immersives d’où l’on ne revient pas indemne.
Car ce qu’on y trouve, c’est soi-même…
Nous pénétrons dans un espace, où le temps lui-même semble arrêté, espace de lumière monochrome, qui est comme une note : on se met à l’unisson d’une vibration, amplifiée par les musiques plutôt hypnotiques de l’artiste.
“La lumière est un médium mystérieux, une matière première à la fois matérielle et immatérielle, infiniment disponible et malléable”, souligne l’artiste en m’accueillant dans son atelier parisien.
C’est un medium qui va droit aux sens, et auquel nous ne pouvons être indifférents. L’artiste alors nous propose un retour à notre labyrinthe, un cheminement dans notre espace intérieur où fusionnent la lumière artificielle, les néons, celle produite par les vidéos, et celle du soleil.
Artiste multimédia, il pratique beaucoup la photographie, qui utilise les photons, atomes de lumière. Et c’est lors d’un séjour à Rome qu’il prend conscience que la lumière est au coeur de son travail, ainsi que le langage (“La lumière parle”, dit l’un de ses néons). Ayant eu une formation musicale, il compose également, ce qui l’amène à fusionner ces mediums.
Sept ans passés au Japon modifient ses notions de l’espace et du temps ; certaines intuitions proches de la mécanique quantique le fascinent.
Dès lors, il ne pose rien moins que la question de la place de l’homme dans l’univers.
Eric Michel déploie son travail avec une grande économie de moyens, qui l’apparente au minimalisme. En quête d’harmonie, il a travaillé sur la notion d’échelle, en dialogue avec Le Corbusier. Espace architectural toujours pris en compte, le lieu lui-même est profondément métamorphosé. Pour le plus grand plaisir des visiteurs.
INFOS :
Eric Michel est représenté de façon permanente par la galerie Véronique Smagghe (Paris), que nous tenons à remercier.
www.galerieveroniquesmagghe.com
Eric Michel mettra en espace et en lumière la Symphonie Monoton-Silence de Yves Klein à l’opéra de Luxembourg le 30 novembre à l’occasion du festival Switch the Light on.
Exposition au musée d’art contemporain deMontélimar (avec John Armleder, François Morellet…)
du 12 décembre au 3 mai 2015