Pieter Hugo porte son regard sur la nation « arc-en-ciel »

 

La série photographique Kin a été réalisée de 2006 à 2013 : une réflexion sur la complexité de l’identité sud-africaine post-apartheid.

Il est découvert en France lors des Rencontres d’Arles en 2008, avec une série de superbes portraits en couleur de grand format, montrant des dresseurs de hyènes au Nigeria. Son travail engagé fait souvent suite à la lecture d’articles dans la presse qui l’incitent à dénoncer les inégalités flagrantes dans ce pays fracturé et blessé où il est né et vit encore aujourd’hui. Son approche critique de la société transparait au travers de ses différentes séries de portraits, paysages et natures mortes empreintes  toutefois d’une certaine tradition photographique. On a encore en mémoire les portraits de laissés-pour-compte (travailleurs d’une décharge toxique au Ghana, albinos considérés comme de véritables parias en Afrique, mineurs de Johannesburg) ou encore ceux de juges noirs du Botswana coiffés de perruques blanches comme leurs anciens maîtres britanniques. En 2013, dans un questionnement sur l’identité, il dénonce les distinctions raciales fondées sur la couleur de peau en réalisant les portraits de ses amis selon une technique très particulière où le pigment de la peau est accentué et donne à voir une peau sombre contrastant étrangement avec les yeux clairs. Il avoue « au travers des portraits que je réalise, je parle de ma propre complexité qui révèle la complexité de l’Afrique du sud ».

Dans sa nouvelle série « Kin », Pieter Hugo aborde les thèmes de la colonisation, la diversité raciale et économique aussi bien dans l’espace public que privé.

Avec une extraordinaire maitrise de l’image, Pieter Hugo nous dépeint un pays où l’histoire a laissé des traces indélébiles avec des disparités toujours visibles, et où la violence reste latente. Mais c’est peut-être une façon pour lui, photographe blond aux yeux bleus dont les ancêtres huguenots ont débarqué au Cap en 1688, de trouver sa place dans ce pays complexe mais fascinant…

 


INFOS :

« Kin »
Fondation Henri Cartier-Bresson
2 impasse Lebouis, Paris 14è
du 14 janvier au 26 avrr