Dans les vertigineux et renversants éblouissements d’Olafur Eliasson

 

Olafur Eliasson (né en 1967 à Copenhague), revendiquant ses liens fusionnels avec sa terre ancestrale : l’Islande, travaille dans son studio berlinois. Sculpteur des lumières, ses œuvres jouent de notre perception, imagination et sentiment, de nos ressentis dans des dialogues entre connu et inconnu, ombre et reflet, lumière et obscurité.

Vous connaissez et côtoyez, sans le savoir obligatoirement, une de ses œuvres si vous fréquentez l’espace culturel Louis Vuitton à Paris lorsque vous empruntez l’ascenseur, accédant à l’espace, pour une ascension bouleversant nos sens et perturbant nos repères. Et avez aussi en mémoire The Weather Project pour le Turbine Hall de la Tate Modern (2003) avec son immense coucher de soleil permanent irradiant cette salle.

Fallait-il que son arrivée à Paris soit si orchestrée pour qu’il apparaisse en deux endroits, en octobre 2014 ! A la FIAC; chez Neugerriemschneider avec The new planet, forme géométrique faite d’acier, d’aluminium et de verre coloré, suspendue, tournant sans cesse, un oloïde (enveloppe convexe constituée de deux cercles orthogonaux passant chacun par le centre de l’autre) projetant ses facettes sur le mur. L’objet parfait, ce rhombos qui nous interroge comme le polyèdre à huit faces de Melencolia d’Albrecht Dürer (1514). À la Fondation Louis Vuitton, avec une œuvre commandée pour son ouverture : Inside the horizon. Quarante trois colonnes de largeurs et intervalles variables, éclairées de l’intérieur, deux de leurs faces recouvertes d’un miroir, la troisième d’une mosaïque de verre jaune. Jeu  des reflets des colonnes et visiteurs sur l’eau, la diffraction, le kaléidoscope, la couleur jaune, le renversement de la perspective architecturale. Un thriller façon La Dame de Shanghai avec Orson Welles et Rita Hayworth se cachant derrière les colonnes d’un labyrinthe de 91 mètres, dans cette une expérience polysensorielle.

Son œuvre récente menée avec le géologue Minik Rosing fut l’éphémère Ice Watch, présentée du 26 au 29 octobre 2014 devant la mairie de Copenhague. Cent tonnes de glace prélevées au Groenland, disposées en 12 blocs fondants, signe visible de la disparition de la calotte glacière, un appel criant à réagir face aux dérèglements climatiques, action à laquelle il est très sensible.

Le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, l’exposa en 2002 : Chaque matin je me sens différent, chaque soir je me sens le même. Douze ans plus tard, il revient à Paris avec Contact à la Fondation Louis Vuitton. Cette exposition explore « les relations qui unissent les perceptions du moi, de l’espace et de l’univers », enveloppe les visiteurs dans une chorégraphie de lumière et d’ombres mouvantes. Des dispositifs optiques, disposés tout au long des couloirs de circulation spécialement conçus entre les différentes installations, prolongent les recherches sur les mécanismes de la perception et la construction de l’espace. Au-dessus des voiles du bâtiment de Frank Ghéry, il créé un dispositif qui détecte le soleil et redirige ses rayons vers une sculpture aux facettes géométriques suspendue au cœur de la Fondation. Des images mémorielles et la sensation d’avoir côtoyé un autre monde en souvenir.

 


INFOS :

Fondation Louis Vuitton
Olafur Eliasson, Contact
8, avenue du Mahatma Gandhi, Paris 16è
jusqu’au 16 février