Une culture réparatrice

 

Il est de rares artistes qui savent nous bouleverser, remuant en nous quelque chose qui vient du fond des temps ou du fond de la psyché.

Marion Laval Jeantet et Benoît Mangin (Art Orienté Objet) sont de ceux-là.

Leur travail, aux confins de notre humanité, nous replonge dans ce qui est le plus primaire en nous, ce qui nous rattache à notre origine animale. Ce que, souvent, nous refusons de considérer comme constitutif de notre être, notre commune appartenance à la nature.

A travers les filtres de la biologie, de l’écologie, ou de l’ethnographie, ils réactualisent des questions qui se reposent de façon cruciale avec les progrès des neuro-sciences – et qu’il est primordial de ne pas laisser aux seuls scientifiques.

Après, entre autres, la magnifique exposition du Musée de la chasse et de la nature en 2013, autour de l’incroyable performance Que le cheval vive en moi, ils poursuivent cette recherche fondamentale à la Maréchalerie. Ici, ils se sont inspirés du livre de l’historien d’art Aby Warburg, Le rituel du serpent, dans lequel il confronte les rituels hopis (Andachtsraum : espace de contemplation) à l’art occidental (Denksraum : espace de la pensée).

Les rituels hopis n’étant plus pratiqués, ils ont travaillé autour de rituels d’Australie “pour produire une installation singulière dont la figure centrale est un kangourou (…) une transposition actuelle de la croyance fermement ancrée chez les peuples aborigènes ou hopis selon laquelle tous les êtres vivants sont liés ici bas comme ailleurs…”.

 


INFOS :

Andachtsraum
Marion Laval-Jeantet et Benoît Mangin
La Maréchalerie
5 avenue de Sceaux, Versailles
du 23 janvier au 15 mars