Komunuma, le Grand Pari(s) de Romainville
Komunuma, le Grand Pari(s) de Romainville
Le Grand Paris de l’art s’inscrit à Romainville avec Komunuma (« communauté » en esperanto) qui déploie sur 11 000 m² un écosystème inédit dans les anciens laboratoires de Sanofi reconvertis par l’agence d’architecture Freaks.
« La force du projet repose sur sa capacité à rassembler cinq galeries d’art (Air de Paris, In Situ-Fabienne Leclerc, Imane Farès, Vincent Sator et Jocelyn Wolf), une fondation privée (Fiminco), une institution publique (le Frac IdF), une association d’artistes (Jeune Création) ainsi que des artistes eux-mêmes présents sur le site grâce au programme de la résidence internationale d’artistes de la Fondation Fiminco », comme le résume Vincent Sator. Alors que plusieurs galeries étaient dans une « volonté de synergie», explique Fabienne Leclerc, ce nouveau pôle entre laboratoire et incubateur de talents entend jouer la carte du territoire dans un dialogue public/privé innovant.
La Fondation Fiminco propose en effet des partenariats ponctuels aux galeries en termes de programmation de La Chaufferie (espace d’exposition exceptionnel) et de production, un argument décisif d’après Jocelyn Wolff, qui souligne le besoin de certains artistes d’espaces plus spectaculaires. De plus, le profil de Joachim Pflieger, directeur de la Fondation Fiminco et ancien dirigeant de la galerie Thaddaeus Ropac, est un interlocuteur « expert et un vrai moteur dans l’aventure ». Jocelyn Wolff ajoute enfin que la présence de Jeune Création apporte un public clé, celui des jeunes artistes, parmi les meilleurs lecteurs de ses expositions à Belleville. Si tous les signaux sont au vert, Jocelyn Wolff, très engagé, garde cependant pour l’instant un pied dans la capitale, le temps de tester et mettre en place la vocation et stratégie de chacune de ses antennes.
Le Frac, outre le stockage de ses réserves dans le seul bâtiment qui sera construit, prévoit un dispositif expérimental de consultation d’œuvres par le public. Xavier Franceschi souligne que, même si d’autres musées, comme les cabinets d’art graphique, l’expérimentent déjà, c’est inédit à cette échelle, l’idée étant de donner à voir les coulisses des réserves d’une collection publique de grande ampleur.
Pour le lancement le 20 octobre (dernier jour de la FIAC), chaque galerie propose un projet inaugural particulier. In Situ avec « Stop » présente des installations phares de Gary Hill, Mark Dion et Otobong Nkanga, en écho avec ses autres artistes ; Air de Paris joue sur quatre niveaux le suspens avec « More » rassemblant 40 signatures ; Jocelyn Wolff reviendra aux origines avec une nouvelle pièce de Clemens von Wedemeyer, matrice d’une exposition qui associe tous ses artistes ; Vincent Sator signale l’entrée officielle dans son écurie de l’artiste suisse Christian Gonzenbach ; enfin, Imane Farès a choisi Sammy Baloji, sans oublier le fameux bar à oranges de Michel Blazy du Frac réactivé sur l’un des toits terrasses.
Avec une ouverture prévue certains dimanches, l’enjeu est de repenser le centre et la périphérie et de proposer une véritable expérience entre lieu de vie et nouveaux formats d’échanges et d’expositions. Souhaitons que les habitudes prennent vraiment, comme c’est le cas à Pantin, commune limitrophe, où les vernissages attirent désormais bon nombre de parisiens.
Par Marie de La Fresnaye
Infos :
Komunuma
43 rue de la Commune, Romainville 93
Ouverture le 20 octobre