Dangerous on-the-way, Mel o’Callaghan au palais de tokyo

Révélée au public parisien par le Palais de Tokyo à l’occasion du festival Do Disturb et de la Nuit Blanche, Mel O’Callaghan (née en 1975 à Sydney, Australie et vivant à Paris) se saisit du corps individuel et collectif comme outil d’observation de rites de passages à travers des films ou performances, endurantes et répétitives. Grâce au prix SAM pour l’art contemporain obtenu en 2015, elle poursuit son projet à Bornéo autour des autochtones Orang Sungai connus pour récolter à leurs risques et périls dans des grottes reculées des nids d’oiseaux revendus ensuite à la Chine. « Dangerous on-the-way » titre de la vidéo et résultat de cette quête insolite est présentée pour la première fois au Palais de Tokyo, selon les possibilités offertes par le prix. A partir du concept de Nietzsche qu’il serait dangereux pour l’homme, confronté à ses propres limites, de rester en arrière, elle déroule un récit en trois temps à portée initiatique. 

Dans une première partie et salle blanche, des sculptures activées à travers une série de pratiques transcendantales conçues en lien avec le « Cuyamungue Institute  » au Nouveau Mexique et le Dr Goodman qui a théorisé sur l’état de transe, intégreront le public lors de mouvements d’activation réguliers. Une expérience à la fois méditative et philosophique qui comme un seuil ouvre sur la 2è partie.

Plus sombre, l’espace de projection du film de Bornéo nous enveloppe dans une véritable plongée immersive vers cet écosystème inviolé. Un travail éprouvant et titanesque pour l’artiste au beau milieu de la jungle où le danger reste palpable aux côtés de ces tribus qui ont accepté d’être filmées se hissant au sommet de ces grottes à l’aide de moyens de fortune. 

Enfin la dernière partie agit comme un sas de décompression pour reprendre les propos de Daria de Beauvais, la commissaire de cette exposition hors norme. Comme si nous sortions d’un état second face à cet environnement à la fois sublime et menaçant où le territoire devient vecteur de transformation. 

Un cycle captivant où le corps de l’oeuvre et de l’art renoue avec la mort et la possible renaissance. 

Mel O’ Callaghan, lauréate 2015 du prix SAM pour l’art contemporain (fondé par Sandra Hegedüs), résidente à la Cité Internationale des Arts en 2016, est représentée en France par la galerie Allen, Paris.

 

Par Marie de la Fresnaye


Infos :

Palais de Tokyo 

Saison En toute chose

du 3 février au 8 mai 2017