Les machines joyeuses de Victor Cord’homme

En dernière année d’études à l’Ecole des Beaux-arts de Paris, ce jeune artiste s’inspire de son environnement afin de créer des installations poétiques dans lesquelles il entremêle objets et peintures et où se télescopent différents cadres référentiels. « L’espace immersif est une des clefs de mon travail » m’explique-t-il en préambule. Ce voyageur passionné, fasciné par les moyens techniques mis en œuvre pour comprendre le monde qui nous entoure, propose de découvrir un univers personnel dans lequel ses objets prennent vie. Inspiré par les machines de Tinguely et le travail de Panamarenko, cet artiste crée une œuvre où matière, formes en mouvement et son, constituent un organisme interactif. Le ventilateur est à Victor Cord’homme ce que la roue était pour Tinguely. Il les récupère, les assemble, les transforme en « machines sonores et joyeuses», fasciné par le son et le souffle qu’ils produisent, et il y intègre des peintures et dessins aux motifs souvent prélevés sur internet. Il ajoute depuis peu des éléments figuratifs afin d’introduire une narration. Le visiteur est alors invité à pénétrer dans ce théâtre de formes en mouvement, et découvre un paysage fictionnel conçu de manière intuitive. L’artiste crée une tension entre l’apparence fonctionnelle de ces objets, où l’on reconnaît des fragments du monde réel, et les interprétations suggérées. Ces corps sonores conversent entre eux et sont à l’image des rapports sociaux qu’il a pu observer lors de ses voyages dans les différentes contrées du monde.

La perception de l’espace se trouve modifiée par ce jeu de formes géométriques et colorées  qui tournoient dans l’espace, éclairées grâce à une « centrale électrique », cœur de l’organisme. L’artiste interroge le statut de l’objet et sa relation à l’homme au travers de ces étranges installations, ludiques au premier regard mais qui peuvent devenir agressives si l’on s’approche de trop près. 

Le visiteur pénètre dans un univers onirico-scientifique, où les « machines » savamment orchestrées incitent à un voyage dans un monde imaginaire pourvu d’un système de communication qui lui est propre.

 

Par Sylvie Fontaine


Infos :

Galerie du CROUS

11 Rue des Beaux-Arts, Paris 6e

du 19 au 28 janvier 2017