Tarik Kiswanson dans la diffraction de la sculpture

Octobre 2016, Tarik Kiswanson présentait Ongoing Reflection You, Me, So Many, dans l’ancienne sacristie du Collège des Bernardins, à Paris. Ses trois structures métalliques accrochées aux clefs des voûtes incitaient le spectateur à devenir acteur de l’œuvre. D’origine palestinienne, natif de Suède (1986), Prix agnès b. des amis des Beaux-arts de Paris en 2014, Tarik Kiswanson poursuit un travail sculptural et conceptuel autour du corps, de la matière et de la perception. La rencontre physique entre le spectateur et l’œuvre fut au cœur de sa réflexion à la Biennale de Lyon 2017 où il montrait « All the things my eyes don’t see » au Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal, dans une performance où les visiteurs, équipés de casques/oreillettes étaient guidés par des performers. Pour la Fondation d’entreprise Ricard – Commissariat de Jesi Khadivi -, il a conçu un paysage administratif étrange avec une collection de sculptures en lévitation. Cette exposition marque le premier chapitre d’une nouvelle série d’œuvres inspirée par un même élément d’architecture bureaucratique : les archives et les placards à dossiers. L’exposition pose la question de savoir ce que seraient pour nous des archives de la perte. Comment pourrions-nous traduire leur témoignage silencieux ? Un placard à dossiers n’est pas seulement un objet passif mais aussi le réceptacle de vies abstraites : des corps réduits à des paquets d’informations.

 

Par Gilles Kraemer


Infos :

Tarik Kiswanson

Fondation d’entreprise Ricard

12 Rue Boissy d’Anglas, Paris 8è

du 6 mars au 21 avril