Constance Nouvel, vers un nouvel horizon de l'image
Sortir du cadre, poser les limites du medium photographique, explorer le hors champ, interroger l’architecture, la sculpture, l’objet… autant d’enjeux que développe Constance Nouvel (née en 1985 à Courbevoie), jouant de l’illusion et de la profondeur de l’image. Opérant glissements sémantiques et phénoménologiques, ses expérimentations convoquent la grille, la trame, le filtre et ouvrent un autre horizon perceptif aux confins de l’architecture et de l’installation. A partir d’une collecte d’images volontairement génériques, elle opère des excroissances, y ajoutant des lignes, des faisceaux, des perspectives à l’aide de dessins ou de collages, qu’elle transpose sur des supports variés. Le passage du plat au volume, la question de l’artefact, du théâtre, invite alors le regardeur à prendre part à ces histoires et revoir ses certitudes et repères.
Pour ce nouveau projet intitulé : « Atlante – un monde, une histoire, un jeu » sous forme de trilogie en 3 temps et 3 lieux : la galerie In Situ Fabienne Leclerc (Paris), le centre d’art le Point du Jour (Cherbourg) et le Centre Photographique d’Ile de France (Pontault-Combault), ces problématiques liées à la perception du réel sont déclinées à chaque fois différemment.
A la galerie In Situ, il est question du paysage, son organisation par l’homme et ses jeux de construction artificiels, la façon dont nous le percevons à travers le champ lexical, l’imaginaire lié au jardin, le décor, faisant intervenir le corpus « Plan-image », et un ensemble d’installations construites en réponse à l’espace, telle que « Paravent’.
Ainsi, à une méthodologie précise et habituelle, elle ajoute un processus in situ en devenir.
Les deux volets suivants seront orientés autour des questions de texture visuelle et sonore de la photographie pour y soulever la dimension subjective et la place du regardeur à l’échelle de l’architecture et de la topographie, opérant des jeux de transfert entre différentes échelles.
Si les Atlantes étaient ces géants d’une civilisation brusquement engloutie, il y a toujours chez Constance Nouvel derrière les images, des spectres immobiles qui ne demandent qu’à resurgir, s’inscrivant dans une proto-photographie où les signes agissent comme autant d’énigmes à résoudre.
Marie de La Fresnaye