62e Salon de Montrouge
Cartographie de la jeune création contemporaine, le Salon de Montrouge est un rendez-vous incontournable pour les amateurs d’art contemporain, professionnels ou néophytes. Sous une nouvelle direction artistique assurée par Ami Barak et Marie Gautier depuis 2016, la 62ème édition met en lumière le travail de 53 artistes venus du monde entier au sein de 4 sections thématiques : Elevage de poussière, Fiction des possibles, Récits muets et Laboratoire des formes. Le jury, présidé cette année par Bernard Blistène, remettra les 3 Prix du Salon lors du vernissage le 26 avril.
Parmi les artistes retenus et présentés dans une scénographie modulaire, nous retrouvons le lauréat du Prix Dauphine pour l’art contemporain 2017, Kokou Ferdinand Makouvia dont le travail est basé sur l’exploration spirituelle et plastique de la matière, influencé par sa culture traditionnelle du Sud Togo, ses expériences de voyages et ses recherches actuelles aux Beaux-arts de Paris. Avec « Azikpuivi », un petit tabouret –référence à ses ancêtres- sert de socle au « Parlement », buste renversé en céramique dont le visage reste caché et silencieux. La sculpture organique « J’ai gardé le réflexe », constituée de plusieurs pièces de bois emboitées et recouvertes de caoutchouc noir, se plie et se déplie telle une chrysalide. Chaque forme reprend les contours d’un pays imaginaire permettant, par sa traversée, d’atteindre un ailleurs tant rêvé. Tom Castinel explore les facettes du langage gestuel, au travers d’installations, sculptures et performances. Dans la lignée des dadaistes, citant volontiers Picabia, il confronte différents éléments, dont certains référents évidents aux objets du quotidien, autour desquels il évolue dans des chorégraphies étonnantes au son de musiques diverses. Suzanne Husky dénonce les effets de l’homme sur la nature au travers de sculptures, vidéos, céramiques et tapisseries. En détournant la célèbre « Dame à la Licorne » l’artiste nous montre les enjeux ruraux contemporains et leurs effets sur le territoire. Avec des vases en céramique aux couleurs vives, elle témoigne d’une actualité teintée d’humour où éléments décoratifs peuvent côtoyer manifestants et CRS casqués. Célia Gondol créé des compositions visuelles où formes, couleurs et matériaux dialoguent dans un espace donné et imposent un déplacement au corps des performeurs et à celui des visiteurs. L’artiste s’approprie des gestes rituels ou encore issus de pratiques diverses et les retranscrit dans des performances incarnées faisant appel au mouvement, à la parole et à la lumière. Le duo d’artistes chinois, Jingfang et Lingjie, que l’on retrouvera à la prochaine Biennale de Lyon, pose un regard sensuel et poétique sur le monde, mêlant des références à leur culture chinoise et à l’histoire de l’art occidentale.
Enfin, une dizaine d’artistes photographes des précédentes éditions investira les espaces autour de l’exposition. Le salon se prolongera à l’automne par une vente aux enchères et une exposition des lauréats au Palais de Tokyo.
Par Sylvie Fontaine
Infos :
Salon de Montrouge
Le Beffroi
2 Place Emile Cresp, Montrouge jusqu’au 24 mai