3e édition de OFFSCREEN

Par Marie de La Fresnaye7 octobre 2024In Articles, 2024

 

Avec plus de 5000 visiteurs en 2023, OFFSCREEN a trouvé son audience, et le profil des galeries participantes à cette 3e édition confirme sa dimension pointue et prospective. L’invitée d’honneur 2024 est Chantal Akerman, conjointement à son exposition au Jeu de Paume. Julien Frydman, fondateur et directeur artistique, revient sur la singularité du concept OFFSCREEN et les nouveautés 2024.

 

 

Marie de la Fresnaye : Comment définiriez-vous l’ADN d’OFFSCREEN ?

Julien Frydman : OFFSCREEN permet de sortir un moment de ce rapport utilitaire à l’image dans lequel nous sommes noyés en permanence pour redonner la parole aux artistes. Le salon est ce terrain fertile qui n’est pas encore totalement défini, ce qui nous donne l’occasion d’être plus en phase à de nouvelles pistes d’expérimentation. C’est pourquoi nous lançons cette année une bourse de recherche. Dans ces œuvres qui prennent l’image comme point de départ, nous constatons un continuum, une fluidité qu’il convient de rendre perceptible et compréhensible au-delà des catégories. OFFSCREEN est l’occasion de décloisonner dans un rapport global et contemporain à l’image entre la photograhie, la performance, l’image en mouvement ou les installations et sculptures. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de positionner la foire pendant Art Basel Paris car l’on s’adresse à un public qui aime l’art contemporain au sens large. Le concept et la singularité d’OFFSCREEN, tant en termes de supports que de leur mise en espace, permet de créer un dialogue dans le temps autour des avant-gardes historiques et contemporaines.

MdF : Quel est le renouvellement, le profil des galeries ?

JF : Le renouvellement des galeries n’est pas automatique, certaines n’ayant qu’un artiste pouvant correspondre aux critères et thématiques d’OFFSCREEN. Nous restons dans une dimension internationale forte avec une grande diversité de pratiques. Pour les nouvelles galeries, plusieurs ont entendu parler du concept de façon positive, ce qui nous réjouit.
Nous avons comme invitée d’honneur Chantal Akerman qui s’inscrit dans un moment important après la rétrospective de l’été à Bozar Bruxelles et l’exposition au Jeu de Paume cet automne, avec la participation exceptionnelle de la galerie Marion Goodman à cette occasion.

MdF : Qu’est-ce qui se dégage de ce panorama ?

JF : Plusieurs tendances se dégagent des grandes installations. D’une part, des installations sculpturales, comme celle d’Andrés Denegri (Galerie Rolf Art), constituée de films et de projections. Citons également l’installation magistrale d’Alfredo Jaar (Goodman Gallery et Hubert Winter) Searching for Africa in LIFE, à partir des Unes de LIFE Magazine depuis sa création. D’autre part, des installations plus performatives avec Tarrah Krajnak (Galerie Thomas Zander) et aussi Lita Albuquerque, The Washington Monument Project : The Red Pyramid, présentée une première fois à La Patinoire Royale – Galerie Bach à Bruxelles, augmentée d’éléments d’archives. Une dimension immersive se détache également avec la galerie canadienne Eli Kerr et l’artiste Simon S. Belleau qui travaille sur les prompteurs télévisuels et de ce que cela dévoile des coulisses de la narration et du montage. Du côté des enseignes françaises, la galerie Bigaignon revient avec des travaux de Yannig Hedel qui tisse un dialogue entre sculpture et photographie plus traditionnelle autour des ombres. Une version inédite de la collaboration entre Gordon Matta-Clark et Dennis Oppenheim est proposée par la galerie Montrasio Arte. Sans oublier la très belle installation de T.R Ericsson (Harlan Levey Projects) d’une dimension onirique, voire fantomatique, à base de tirages réalisés avec de la nicotine.
Enfin l’artiste Valentin Derom, lauréat du Prix Dior de la Photographie et des Arts Visuels pour Jeunes Talents 2024, est exposé dans le cadre de notre partenariat avec Christian Dior Parfums.

MdF : Quelles sont les nouveautés cette année ?

JF : Tout d’abord, en ce qui concerne le Grand Garage Haussmann, nous accueillons un espace dédié à Printed Matter, éditeur américain de livres d’artistes qui propose une sélection liée à l’ADN d’OFFSCREEN et aux artistes du salon.
Notre deuxième partenaire important est Artforum qui lance à cette occasion les « Artforum dossiers », avec un pop-up d’archives dédiés aux thématiques d’OFFSCREEN renvoyant à l’histoire des pratiques.
De plus, nous ouvrons un deuxième lieu dans un hôtel particulier proche du Grand Garage Haussmann, la Maison OFFSCREEN, le QG de la foire avec des espaces de convivialité et de restauration. Nous proposons également un programme de résidence de 20 curateurs internationaux. Cette résidence permet de fédérer la communauté OFFSCREEN avec des moments-clés sous forme de sessions de travail lors de petits déjeuners qui seront animés par Tina Rivers Ryan, rédactrice en chef d’Artforum, et Douglas Fogle, curator et écrivain.
Une bourse de recherche sera attribuée à l’un des projets les plus convaincants défendus par les curateurs, que ce soit au sein de leur institution ou en dehors. Pour cette première année, la bourse apporte un soutien de l’ordre de 5000 euros, ce qui permet au projet de franchir une étape.
Parmi les commissaires, nous avons privilégié au sein des institutions des profils très pointus qui rejoignent les problématiques qui nous animent, tels que Drew Sawyer (Whitney Museum, New York), Clara Kim (MOCA, Los Angeles), Andrea Lissoni (Haus der Kunst, Munich), Chris Bayley (Serpentine Galleries, Londres)…
Autre nouveauté : le Prix Cultish en collaboration avec Cultish, label dédié au dialogue entre art, culture et craft, initié par Publicis Luxe, qui récompense la meilleure présentation du stand et l’audace et la prise de risque que cela représente, selon les curateurs invités.

Propos recueillis par Marie de la Fresnaye

 

 

 

Infos

OFFSCREEN, 3e édition
Du 16 au 20 octobre 2024
Grand Garage Haussmann
43 rue Laborde, Paris 8e

Maison OFFSCREEN
Hôtel Eldorado
18 rue des Dames, Paris 17e